Notre pouvoir d'achat et son évolution

Version imprimableEnvoyer par courrielMis à jour le 07 Décembre 2018

La direction ouvre un round de négociations sur la construction de nos salaires

Tous les ans, nous négocions avec la direction les augmentations de nos salaires ; sans succès d'ailleurs ces dernières années. Mais cette année, dans le cadre de RH2020, la direction veut aller plus loin et faire évoluer fondamentalement la façon dont sont construits nos salaires en ouvrant une négociation sur la "nouvelle politique de rémunération".

Il est important, pour chaque salarié, de comprendre sur quoi porte cette nouvelle négociation. Nous engageons donc une série de présentations des notions clefs qui sont en jeu.

Notre pouvoir d'achat et son évolution

Au moins, ça, c'est clair : c'est ce que nous pouvons acheter avec notre salaire... Pas la peine d'en faire tout un fromage : Si notre salaire augmente, notre pouvoir d'achat... Ben, justement, pas sûr qu'il augmente... Si les prix ont augmenté plus que notre salaire, notre pouvoir d'achat, lui, il aura diminué !

L'évolution du pouvoir d'achat de notre salaire correspond donc à ce qui reste de son augmentation une fois la hausse des prix (l'inflation) déduite.

Le pouvoir d'achat de notre "salaire de base"

Comme nous l'avons vu, le "salaire de base" rémunère le travail qui est attendu suite à l'EIA (c'est l'indice salarial individuel multiplié par la valeur du point). Voilà quelle est l'évolution de notre pouvoir d'achat (à partir de l'évolution de notre indice par l'ancienneté et de l'évolution de la valeur du point) :

(Inflation : indicateur INSEE 001763852 ; 2018 : valeur sur les 10 premiers mois)

sans titre5

C'est pas brillant... Une perte de pouvoir d'achat de 2,5 % sur 10 ans et 5,5 % sur 20 ans...

Même si j'effectue correctement le travail qui m'a été confié lors de mon EIA, hélas les faits sont là : mon salaire vaut de moins en moins, je perds du pouvoir d'achat.

Mais alors, comment la direction peut-elle affirmer que le pouvoir d'achat du salaire moyen à l'ADEME a progressé ?

Le pouvoir d'achat du "salaire moyen"

Elle ment ?

Même pas !

Tout vient de ce que le "salaire moyen" n'a rien à voir avec le "salaire de base"...

On va trouver dans le "salaire moyen" les briques salariales qui récompensent le travail exceptionnel, celui qui est effectué au-delà des objectifs fixés : augmentation au mérite, prime ou part variable. En intégrant ces éléments le "salaire moyen" ne représente pas la juste rémunération d'un travail normalement attendu, puisqu'il comprend la rémunération d'efforts exceptionnels, au-delà de ce qui est attendu.

En plus, ces rémunérations exceptionnelles ne sont pas perçues par l'ensemble des salariés, mais uniquement par ceux auxquels elles sont versées. Alors pourquoi les prendre en compte dans un salaire moyen censé représenter celui de tous les salariés ? D'autant que tout le monde ne passe pas avec la même régularité à la caisse des promotions individuelles ou à celle des primes...

Bref ce salaire moyen n'étant perçu par personne, l'évolution de son pouvoir d'achat ne représente rien pour celui du salarié.

Quand la direction dit que le pouvoir d'achat du salaire moyen a progressé, elle ne dit qu'une chose :

A l'ADEME pour conserver une capacité à vivre normalement, il faut travailler au-delà de la normale !

Ce qui présente un risque certain pour sa santé...

Pour la CFDT, il est inadmissible qu'un travail effectué dans le respect des objectifs fixés ne donne pas lieu à une rémunération qui garantisse, a minima, le maintien du pouvoir d'achat des salariés.

Il s'agit d'une grave rupture du contrat social, qui s'étend d'ailleurs bien au-delà de l'ADEME.

Le maintien du pouvoir d'achat du salaire de base est une priorité pour tous les salariés, ce sera la priorité de la CFDT dans les négociations à venir.

Prochaines informations de la CFDT sur la politique salariale :

  • La reconnaissance du travail exceptionnel
  • Les salaires à l'ADEME certes... mais et ailleurs ?

A Télécharger :

pouvoirachat1.pdf