Août 2021

Le CSE a conduit en mai 2021 une enquête auprès des salariés de l’ADEME sur leurs conditions de travail et l’impact de la réorganisation de la fonction de gestion (cf. pièce jointe). Les renvois de page entre crochet renvoient à cette étude.

Les réponses apportées sont reconnues comme représentatives par le prestataire du CSE (Tandem).

Ces résultats mettent en évidence un accroissement des facteurs de risques psychosociaux (RPS). Ces facteurs sont reconnus par les entreprises et la fonction publique. Ils sont présentés en pages 24 et 28 du rapport en pièce jointe.

L'intensité et le temps de travail

Les facteurs de risques psychosociaux impliqués sont : la surcharge de travail, des objectifs irréalistes ou flous, des longues journées de travail, des instructions contradictoires… [page 28]

L’enquête montre que la charge de travail, déjà importante, est vécue comme étant en croissance pour cette dernière année.

ChargeTravail

86% des salariés perçoivent une charge de travail importante à excessive et 75% l’identifient comme étant à la hausse [page 11].

Les conséquences identifiées [page 9] mettent en évidence des difficultés à prioriser les activités (12%), le manque de temps pour se former (11%) et pour réaliser un travail de qualité.

Les conflits de valeur - La perte de sens du travail

Les facteurs de risques psychosociaux impliqués sont : de ne pas être fier de son travail, ne pas pouvoir faire un travail de qualité [page 28].

L’enquête [page 8] montre qu’au sujet de la réorganisation de la gestion :

  • 75% des salariés en anticipent un effet négatif,
  • La division du travail est ressentie comme une « taylorisation » de la gestion avec comme conséquence une perte de sens du travail et une démotivation.

66% des salariés expriment une forte crainte de dégradation de la qualité du travail [page 10] :

DégradationQualitéTravail

Cette crainte s’exprime surtout en directions régionales et à Angers, et pour les ingénieurs et les gestionnaires.

La surcharge de travail [page 17] entraîne une dégradation de la qualité de service pour 30% des répondants, des retards récurrents pour 29 %.

En outre, 62% des salariés identifient une baisse de la motivation [page 20].

La qualité des rapports sociaux au travail - Le collectif de travail mis à mal 

Les facteurs de risques psychosociaux impliqués sont : les relations conflictuelles avec les collègues ou la hiérarchie, l’absence de perspective de carrière, le harcèlement moral [page 28]

RelationTravail

50% des salariés identifient [page 20] une dégradation des conditions de travail, surtout pour les ingénieurs et les fonctions support.

La charge de travail croissante [page 17] a des impacts :

  • d’une part sur les relations au sein de l’ADEME (23%) dont au sein du collectif de travail (pour 11% des salariés) ou avec d’autres interlocuteurs de l’ADEME (6%) ou avec la hiérarchie (6%) ;
  • d’autre part avec les prestataires externes (6%).

Par ailleurs, 68% des gestionnaires craignent une réduction de leur perspective de carrière [page 8].

Avec pour première conséquence une dégradation de qualité de vie au travail [page 22]

EvolQualitéVieAuTravail

Et pour autre conséquence préoccupante un impact sur la santé pour 89% des salariés [page 18]

Notamment : mal être, angoisse, troubles (sommeil, attention, concentration), tensions avec l’entourage, générant un manque de motivation le lundi matin et l’impression de ne jamais pouvoir y arriver.

Une approche quantitative de ces impacts a pu être développée.

Evolution du taux d’absentéisme en 2020 et 2021 par rapport à 2019

Sur la demande des élu·e·s du CSE, la direction a fourni les chiffres du taux d’absentéisme pour les 1er trimestres 2020 et 2021, ainsi que ceux du 1er trimestre 2019 (avant le déploiement de la réforme de la gestion, le confinement et le télétravail généralisé).

L’évolution (en %) des données 2020 et 2021 par rapport à celles de 2019 permet d’illustrer l’impact sur notre santé de la dégradation de nos conditions de travail au cours de cette période.

TxAbsentéismeClasses

(lecture du graphe : en 2020 pour la classe B, le taux d’absentéisme représente une hausse de 150% du taux de 2019)

Le taux d'absentéisme des femmes se dégrade en 2020 et 2021 par rapport à 2019. Cette dégradation affecte surtout la classe des fonctions soutien (B) (+150% en 2020). L'ingénierie (C) et la coordination (D) sont également touchées par ces hausses, surtout en 2020.

Seules les classes du management (1 et 2) affichent une baisse du taux d'absentéisme.

Géographiquement, cette dégradation du taux d'absentéisme des femmes se produit principalement en directions régionales en 2020 (+170%) et 2021 (+80%) ; ainsi qu'à Angers en 2021 (+50%) mais où elle concerne les hommes.

TxAbsentéismeSites

 

Face à ces constats, quelles réponses de la direction ?

Les résultats de l’enquête lui ont été présentés en CSE le 6 juillet 2021.

Interrogée sur les solutions qu’elle préconise, la DRH a répondu :

  • Sur la maîtrise de la charge de travail : la solution c’est le dialogue avec son hiérarchique !
  • Sur la dégradation de la qualité du travail : la solution c’est le « lâcher prise » !
  • Que l’accord QVT propose des solutions complémentaires !

Pour la CFDT :

Parler de la charge de travail, sans aucun moyen pour la réduire n’est pas une solution.

Quant à nous apprendre à faire un job de mauvaise qualité, c’est la crédibilité de l’ADEME qui est en jeu, et ce n’est pas acceptable.

 

La CFDT demande de vrais moyens pour faire face efficacement à cette dégradation de nos conditions de travail.

 

ADEME_Synthèse_v2.pdf

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